REOUVERTURE DES SALLES : LES FEMMES A L'HONNEUR !

Enfin, les  salles de cinéma vont être à nouveau accessibles, et ce après plus de 3 mois d'interruption du à la crise sanitaire. Nous ne reviendrons pas sur certaines polémiques du style "nous pouvions nous rendre dans les bureaux de votes, mais pas dans les salles, ni dans les restos", on pourrait encore se demander pourquoi les marchés ouverts qui proposaient de l'alimentaire étaient interdits (y'avait il moins de risques dans une grande surface?), enfin bref, ce serait se faire des nœuds au cerveau qu'essayer de comprendre certaines mesures prises par le gouvernement (est ce qu'un autre aurait fait mieux? ce n'est pas sur non plus), mais tel n'est pas notre propos. Seul la réjouissance de pouvoir se rendre à nouveau dans les salles obscures, que petit à petit les tournages vont reprendre, bref que le cinéma va se remette à nouveau sur les rails (tiens comme au début pour L'arrivée d'un train en Gare de La Ciotat réalisé par Louis Lumière datant déjà de 1895). Car cette année, le cinéma a déjà 125 ans... Alors peut être que pour la jeune génération, se rendre dans une salle de cinéma, n'a pas tout a fait la même magie que pour les plus anciens, mais je reste persuadé que malgré les séries, malgré les plates formes de streaming, malgré la VOD, malgré Netflix, Amazon prime et consorts, les salles de cinéma ont encore un bel avenir devant elles. Le cinéma a besoin de nous, mais nous avons aussi besoin de lui, de sortir à nouveau, car aller au cinéma c'est synonyme de convivialité. Voir un bon film dans les salles, en famille, ou avec sa moitié ou entre potes, c'est libérer ses substances chimiques endogènes qui vont créer les hormones du bonheur, car le cinéma c'est ça, un moment de plaisir.
Faisons un récapitulatif des films (fictions et documentaires) qui seront proposés dés le lundi 22 Juin. Et une chose m' a sauté aux yeux, pour cette réouverture, les femmes seront à l'honneur. Beaucoup de films ont comme pour personnage principal une femme, et les réalisatrices seront sur le devant de la scène pour ce 22 juin: Agnieska Holland, Marjane Sartrapi ou encore Melina Leon.
Bref, ce sera une réouverture féminine et féministe. 
Alors place aux femmes dans ce que certains ont appelé "le monde d'après".
La bonne épouse de Martin Provost avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer et François Berleand.
1967, Paulette une "épouse modèle ", aux yeux de son mari conservateur, ouvre les portes de son école ménagère ou les femmes apprennent comment bien repasser, faire à manger, bref tenir leur foyer quand leur homme est au travail. Mais le mari de Paulette décède et toute sa vie est remise en question. Démunie, notre veuve décide de se remettre en questions, de faire tomber les préjugés et d'acquérir une indépendance salutaire qu'elle avait mis en sommeil. ET dans cette émancipation féministe et légitime, elle va embarquer quelques une de ses anciennes élèves.

Plutôt Juliette Binoche que juliette boniche


The invisible man de Leigh Whannell avec Elisabeth Moss et Oliver Jackson.
L'héroïne de la série à l'immense succès: La servante écarlate, revient dans un thriller horrifique ou elle joue le rôle de Cécilia Kass (la lointaine cousine américaine de Patricia, ah non finalement),
 récemment veuve, persuadée que son mari n'est finalement pas mort et qu'il fait tout pour la tuer. Le film était sorti le 26 Février, mais comme son temps à l'affiche fut cours et que c'est un succès aux USA, les programmateurs ont décidé de le remettre à l'affiche pour profiter de tout son potentiel.

Après le rouge écarlate de la série, Elisabeth Moss s'attaque au grand bleu.

De Gaulle de Gabriel le Bomin avec Lambert Wilson et Isabelle le Carré.
Enfin sort cette réalisation française ambitieuse  retraçant le départ du général pour l'Angleterre en 1940, son souhait de mobiliser le peuple de France contre l'ennemi Allemand, ce qui le conduira à lancer son fameux "Appel du 18 Juin". Mais surtout le film s'articule autour de sa passion pour sa femme Yvonne (Isabelle le Carré) et leur fille trisomique Anne (jouée par la petite Clemence Hittin). Ce sera l'autre combat du grand homme: que les deux femmes de sa vie le rejoignent à Londres. Comme le rappelle Gabriel Le Bomen, le film est surtout le reflet passionné de l'intense histoire d'amour entre Charles et Yvonne. Le titre De gaulle, d'ailleurs, est bien choisi, car le prénom n'est pas nommé, et on y voit autant le général que son épouse, une femme discrète, mais forte et totalement déterminée à retrouver son mari.

La petite Clemence Hittin est Anne De Gaulle
Le 22 Juin on saura tout sur le 18 Juin (dans le reflet, Isabelle Carré est celle qu'on appelait "Tante Yvonne")

Be natural, l'histoire inédite d'Alice Guy Blaché  film documentaire de Pamela B Green
L'histoire de la première cinéaste de l'histoire: Alice Guy Blaché (1873-1968) mis en image par une autre femme Pamela B Green.
En 1896 Alice Guy (et oui c'etait devenu son pseudo) a réalisé
Alice Guy Blaché derrière la caméra


 
 La fée aux choux, elle le proposa à la Gaumont. Il devint le premier film réalisé par une femme mais il est aussi considéré comme le premier film fantastique de l'histoire du cinéma.
Alice tourna plus d'une centaine de films tout au long de sa vie et elle en était aussi la scénariste et la productrice.
Ce documentaire a été projeté hors compétition au Festival de Cannes 2018 dans la catégorie Cannes Classics. Il a été nominé pour le prix du documentaire L'Œil d'or du festival.


Cancion sin nombre de Melina Leon. Avec Pamela Mendoza et Melina Leon.
Ce film, présenté à la quinzaine des réalisateurs lors du festival de Cannes de 2019, relate l'histoire d'un trafic de nourrissons près de Lima, au Pérou. De jeunes femmes naïves  vont accouchées dans de fausse cliniques, ensuite leurs bébés leurs sont enlevés et vendus à de riches familles dans des pays occidentaux.

Une atmosphère me rappelant  Roma d'Alfonso Cuaron

Filles de joie de Frederic Fonteyne et Anne Paulicevich avec Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengron.
Programmé pour le 18 Mars, c'est un autre Ouf pour le cinéma Français car le film sortira bien ce 22 Juin et évitera de passer directement par la case VOD. Français mais pas que, car le long métrage est une coproduction Francobelge.
Sara Forestier, qui incarnait France Gall dans le biopic sur Claude Francois, joue le rôle d'Axelle, une jeune femme qui pour subvenir aux besoins de sa famille, décide de traverser la frontière tous les jours et rejoindre la Belgique pour se prostituer . Elle est accompagnée par Dominque et Conso et deviennent Athéna, Circé et Héra dans une maison close.
A noter qu'il existe un film réalisé en 1962 par Daniel Tenayre et portant le même titre.


Quand la phrase polémique de Macron sert de référence pour l'accroche d'un fim

The great green wall de Jared.P.Scott avec Inna Modja.
Une surprise que ce film documentaire ou on suit les traces de la chanteuse Malienne Inna Modja à travers plusieurs pays africains.
Le "great green wall" est le nom du projet consistant à faire pousser un long mur d'arbres de quelques 8000 km entre le Sénégal et L'Ethiopie dans le but de lutter contre la désertification du aux changements climatiques.
Inna Modja qui avait sorti un album que j'avais beaucoup aimé: Love revolution et son tube French cancan (Monsieur St Nitouche) en 1991.

2020, l"an vert" du décors!
Radioactive de Marjane Sartrapi avec Rosamund Pike et Sam Riley.
Le film, sorti sur le sol Britannique en 2019, était programmé pour le mercredi 18 Mars en France. Confinement obligé, il sortira ce mercredi 22 Juin.
L'artistes Franco/Irannienne néé en Iran, Marjane Sartrapi, s'était fait connaitre du grand public en 2009 lorsqu'elle avait réalisé le dessin animé Persepolis ,tiré de sa propre bande dessinée, qui racontait son enfance en Iran.
Pour Radioactive, la réalisatrice nous livre un film féministe sur la plus grande physicienne et chimiste que le monde ai connu, elle est d'ailleurs la seule femme a avoir reçu deux prix Nobel pour ses travaux. Et pour l'interpréter, la réalisatrice a choisi Rosamund Pike qui était exceptionnelle dans le bouleversant Hostiles (vu récemment en DVD, il rejoint Sur la route de Madison dans mon panthéon  des plus belles scènes finales).

3 femmes à l'honneur pour ce projet

L'ombre de Staline d'Agnieszka Holland avec James Norton, Vanessa Kirby , Joseph Mawle et Peter Sarsgaard (au frais ça ou c'est pas la peine?).
Encore une femme à l'honneur pour cette "reprise", en l'occurrence la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland. On se souvient d'elle pour les mises en scène de Europa, Europa et du Complot avec Christophe Lambert (inspiré de l'assassinat en Pologne du père Popieluszko).
Cette fois ci encore, Agnieszka Holland (non, non, ce n'est pas la belle sœur de Julie Gayet) ne déroge pas à sa règle et nous livre un film politique qui raconte l'histoire du journaliste gallois Gareth Jones, envoyé en reportage va découvrir les conséquences en Ukraine de la famine appelée Holodomor, organisée par l'état soviétique.

James Norton, Agnieszka Holland et Peter Sarsgaard

Mon nom est clitoris (pas facile à porter dans une cour d'école) de Lisa Billuart Monnet et Daphné Leblond
Film documentaire réalisé par deux femmes ou d'autres femmes sont interviewées et nous parlent avec tendresse, humour et courage de la sexualité féminine  et de la difficulté, encore, d'être une femme au XXième siecle.
Le film a eu le prix Magritte2019 du meilleur documentaire.

L'affiche du documentaire Belge

Une sirène à Paris de Mathias Malzieu avec Marylin Lima et Nicolas Duvauchelle.
Et on finit ce joli tour d'horizon féminin et féministe avec le film du leader de Dyonisos, tiré de son propre roman paru en 2018 consacré non pas à une femme mais à une sirène...
L'histoire d'un saltimbanque musicien qui va recueillir une sirène échouée sur les bords de la Seine . Après l'avoir emmené à l'hôpital, il décide de la ramener chez lui pour en prendre soin et la belle histoire va se transformer en histoire d'amour.
Des critiques en demi teinte auprès des professionnels mais une belle cote d'amour auprès du public (le film était sorti le 11 mars soit 6 jours avant de confinement et avait eu le temps de récolter des avis du public).

Un Splash à la sauce poétique Française
A l'affiche également ce 22 Juin:
Une sirène à Paris de Mathias Malzieu avec Marylin Lima et Nicolas Duvauchelle.
Nous les chiens dessin animé de Oh Seong Yun et Lee
Un fils de Medhi Barsaoui avec Sami Bouajila et Najla Ben Abdallah
The demon Inside de Pearry Teo avec Florence Faivre et Robert Kazinsky
The hunt de Craig Zobel avec Hillary Swank et Betty Gailpin
Kongo Documentaire de Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav
Mosquito de Joao Nuno Pinto avec Joao Nunes Montero et Sébastian Jekhul (et Mister Hyde?)
Si c'était de l'amour de Patric Chiha avec Gisele Vienne et Marie Chesnais
La communion de Jan Komansa (comment ça quoi?) avec Bartoz Bielenia et Eliza Rycenbel
Benni de Nora Fingsheidt avec Helena Zengel et Lisa Hagmeis
Trois étés (2018) de Sandra Kogut avec Régina Casé et Jessica Ellen
 et les reprises de
Elephant man (1981) de David Lynch avec John Hurt et Anthony Hopkins
Les lèvres rouges (1971) de Harry Kumel avec Delphine Seyrig et Danielle Ouimet (oui mais quoi?)

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