LE HORS SERIE SUPERMAN PAR MAD MOVIES CLASSIC

On nous a alléché sur les réseaux sociaux en nous promettant un Hors série consacré à l'homme d'acier par la collection Mad Movies Classic. En effet, ce numéro spécial a été développé sur Ulule, plateforme de financement participatif, pour appeler les futurs acheteurs du magazine à participer au projet. Le numéro spécial "Superman, la super saga du plus grand des super héros" a pu sortir courant Avril, dans beaucoup de points presse, et c'est une satisfaction pour tous les fans.

Mes filles et ma belle fille me l'ont offert pour mon anniversaire, ça tombe bien c'est vraiment ce que je voulais. Et je suis ravi de la couverture avec un Christopher Reeve illustrant le thème. Alors bien sur on "vole" une fois de plus vers la nostalgie puisque Mad Movies a choisi le regretté Christopher au plus récent Henry Cavill, mais à mon avis c'est un choix rédactionnel intelligent, puisque ces numéros hors série fonctionnent plutôt avec des gens de ma génération (quasi la cinquantaine) que de plus jeunes cinéphiles.

Sur la couverture on peut donc voir cette célèbre image issue du Superman de 1978: un Christopher Reeve fonçant vers nous et laissant derrière lui la mégapole de Métropolis (en fait New York et ses deux tours jumelles du World Trade Center, détruites le 11 Septembre 2001, qui viennent en rajouter dans le chapitre nostalgie). Effectivement, le Superman de Richard Donner est le symbole de l’Amérique toute puissante, jusque parfois sa démesure. Mais ne nous trompons pas, même si le film de 78 n'est pas très subtil avec ses élans patriotiques, il faut passer outre car c'est aussi un chef d'oeuvre inoubliable de ce que savait faire Hollywood dans ses années là.

Pour moi, même si à l époque je ne l'ai pas vu au cinéma (j'avais 6 ans lorsqu'il est sorti), ça restera un des films les plus marquants de ma jeunesse, une "madeleine de Proust" cinématographique. En effet je l'avais enregistré sur une cassette VHS lors de sa première diffusion télé, et je l'ai revu une bonne dizaine de fois ensuite. C'était un temps béni ou ces films, qu'on peut qualifier grossièrement de blockbusters, étaient un événement lors de leurs premières diffusions télévisées sur des chaines Françaises au cours des années 80 (j'eu la même sensation de fébrilité quand j'ai vu pour la première fois: L'exorciste, Rocky, Amityville la maison du diable, Les dents de la mer ou encore La tour infernale).

Bien sur, le film n'est pas exempt de défauts, on pense bien évidemment au survol de Métropolis par les deux héros, ou Lois Lane nous récite son "monologue cucul", une ode à l'homme d'acier (Cédric Délelée évoque ce passage). D'ailleurs Richard Donner n'a jamais voulu enlever cette scène même pour la sortie DVD édition director's cut. Mais c'est anecdotique et noyé dans 2h20 de magie.

Christopher Reeve a mis ... le paquet

Alors oui, Superman aura toujours pour moi le visage de Christopher Reeve survolant New York City, son phrasé un peu désuet (le doublage Français fut assuré par l'acteur Pierre Arditi) et son générique légendaire défilant sur la célébrissime musique de John Williams. En le revoyant on ne peut s'empêcher de penser que c'est peut être un film maudit. En effet, quelques années plus tard Christopher Reeve, qu'on croyait indestructible à l'image de son rôle le plus célèbre, chuta de cheval lors d'une compétition de saut d'obstacles en 1995. Cet accident le laissera tétraplégique sans espoir de pouvoir remarcher un jour. Il joua encore à une ou deux reprises, notamment dans un remake télé du chef d'oeuvre d'Alfred d'Hitchcock Fenêtre sur cour, ou il reprit le rôle de James Stewart.

Christopher Reeve et son grand pote Robin Williams, 2 acteurs qui nous ont quitté trop tôt...

Hélas pour lui, à contrario du célèbre acteur Hollywoodien, son handicap était bien réel. Le monde sera sensible au sort de l'acteur, car Reeve  incarnait la puissance et la jeunesse, et à son combat dans la dignité face à son handicap. il décédera le 10 Octobre 2004 des suites d'une crise cardiaque due certainement aux lourds traitements qu'il suivait. Sa femme Dana" le suivra" deux ans plus tard, succombant à un cancer du poumon. Mais nous ne pouvons parler de ces films sans parler du destin tragique de l'actrice principale du Superman de 78: Margot Kidder. Faisant face à des troubles psychologiques depuis son enfance (elle était bipolaire), sa carrière sera chaotique à l'image d'une vie à l' instabilité régulière (drôle de paradoxe).

Margot Kidder drapé dans une serviette à l'éfigie de son héros

Elle vivra même un temps dans la rue avec des sans domiciles fixes. Cet épisode la conduira en hôpital psychiatrique, elle en sortira quelques mois plus tard et rejouera dans quelques productions plus épisodiquement comme une mini série sur le serial killer John Wayne Gacy. Mais son état de santé se détériorera à partir des années 2010 et elle se suicidera par overdose de drogues et de médicaments le 13 Mai 2018. Ces destinées tragiques des deux héros de la saga sont bien entendu racontées dans le hors série.

Ce hors série se divise en 13 chapitres:

- Les origines de Superman

(La genèse du superhéros par Joe Shuster et Jerry Siegel, le sérial de 1948 avec le premier Superman à l écran Kirk Alyn et le feuilleton de 104 épisodes avec Georges Reeves).

Kirk Alyn en noir et blanc et Georges Reeves colorisé

- Superman, le film

L'affiche "revisitée" du film de 78

- Superman II, l'aventure continue

Un extrait du Mad Movies HS concerné à Superman

 (Chapitre génial ou Cédric Délelée nous narre les imbroglios de ce tournage pas comme les autres qu'on peut appeler "La guerre des Richard". En effet, une partie du film fut réalisée par Richard Donner et le reste par Richard Lester).

- Superman III

- Supergirl

(Le film du Français Jeannot Swarc parlant de la cousine de Superman 30 ans avant la série Netflix).

Helen Slater la Supergirl de 1984

- Superman IV

(L'historique d'un film produit par la Cannon qui devait relancer la franchise mais qui fut un énorme bide financier et qui est considéré comme un  nanar majeur de l'histoire du cinéma).

- Superman returns

(Considéré comme une suite aux deux premiers films produits par la famille Salkind . Film inégal avec un Brandon Routh qu'on sent légèrement plombé par l'héritage du rôle sur ses épaules. Et avec des chutes de la prestation de Marlon Brando, qui n'avaient jamais été utilisé jusqu'ici pour des raisons de droits).

Kevin Spacey met Brandon Routh en mauvaise posture dans Superman returns

-Man of steel

(Le reboot de 2013 de Zack Snyder avec Henry Cavill et Russell Crowe)

- Batman VS Superman, l'aube de la justice

- Justice league, Zack Snyder's justice league

- Superman à la télévision

- La musique de Superman

- Superman lives

(Un retour sur le projet inabouti de Tim Burton qui devait mettre en scène Nicholas Cage dans le rôle du justicier affrontant un de ses pires ennemis Brainiac).

Nicolas Cage réalisant des essais de costumes pour Superman Lives

Bref, un numéro hors série passionnant écrit par Cédric Délelée (pour la plupart des articles) et Alexandre Poncet.  Son prix est de 9.90 € (ça les vaut largement) et on peut commander sur le net l'édition cartonnée. En attendant peut être le prochain volet de Justice League ou il se dit que Scott Eastwood pourrait remplacer Henry Cavill. Pour la petite histoire, son père Clint avait été pressenti pour interpréter le Man of steel en 1978. Mais il était déja très marqué par ses rôles dans les westerns et surtout par celui de l'inspecteur Harry Callahan.

Quoi qu'il en soit, Superman à l'écran, c'est loin d'être terminé.