JEAN PIERRE DIONNET, HOMME MULTIPLE (Entretien, 1ère partie)


Jean Pierre Dionnet est un homme multiple, jamais rassasié de nouvelles aventures artistiques. Il s'intéresse à tout et ça tombe bien  "tout l'intéresse". Depuis maintenant une cinquantaine d'années, on suit ses pérégrinations à travers la BD, le cinéma, la télé, la musique, l'écriture ou encore la radio.
JPD avance toujours, il semble être perpétuellement en mouvement. Ses moteurs: la curiosité et l'audace. Il essaye et il donne son maximum,  quitte à parfois trébucher et tomber, mais il fait partie de ceux qui se relèvent toujours. On reconnait "les grands' à leur capacité d'avouer leurs échecs ou leurs actes manqués, à se sortir de sables parfois mouvants. Et Jean Pierre Dionnet est de ceux ci.
Son parcours dans la culture pop (à prendre au sens noble du terme, c'est a dire "culture populaire") impressionne et passionne, et se conjugue parfaitement avec d'autres franges de la culture un peu moins accessibles (la peinture ou la littérature Russe, par exemple).

Jean Pierre Dionnet, la tête dans les étoiles.

Bref, nous aussi, nous somme chanceux de partir avec lui dans une balade remplie d'anecdotes culturelles et de réflexions sur l'air du temps, mais sans jamais se prendre au sérieux grâce à son humour décapant.
Cette interview a été réalisée le samedi 09 Mai au matin par téléphone.
Pour ce blog, je vais la décliner en 3 parties. On va beaucoup parler de cinéma, mais aussi de bande dessinée, de télé, de bouquins, de séries TV et dans le troisième volet on abordera quelques unes de ses amitiés musicales. J'ai essayé de retranscrire le plus fidèlement possible, dans la formulation, la spontanéité de notre conversation.

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Je tenais à vous remercier pour cette interview et j'ai un autre merci particulier à vous adresser. Effectivement, en relisant votre bio, j'ai découvert que vous étiez l'auteur d'une BD cultissime à mes yeux: Tiriel, que j'avais découverte dans le journal de Lucky Luke (dans les années 70, ce qui ne nous rajeunit pas). Comment s'était passé votre collaboration avec le dessinateur Raymond Poïvet? (car vous aviez une génération d'écart)...
Poïvet, c'était une légende. Tout le monde passait à son atelier pour lui demander des conseils, de Mandryka à Gillon. Pour ma part, je l'ai connu assez tôt, on a beaucoup discuté ensemble. C'était une période ou il en avait un peu marre des Pionniers de l'espace, qu'il trouvait "trop bavard". Il m'a dit "toi, je t'aime bien comme scénariste parce que tes textes sont courts  mais toujours utiles pour l'histoire". Et on a commencé Tiriel comme ça. LA BD a été publié effectivement dans Le journal de Lucky Luke. Il n'y a eu que 3 numéros car le mensuel s'est cassé la gueule. Ensuite on a continué dans Metal Hulant jusqu'à faire un album et demi.

Une BD culte de mon enfance.

Mais pour le deuxième album, j'avoue avoir fait trainer un peu les choses (j'étais sur pleins de trucs en même temps), et Poïvet m'en a voulu. Il m'a engueulé à sa façon: en me dessinant en Reine glaciale et lui en s'attribuant le personnage du pauvre serf à ses pieds.
Je compte bien rééditer tout ce qu'on a fait ensemble, même si ce n'est pas fini. Par contre, terminer la BD inachevée  par un autre illustrateur, hors de question! C'est un peu comme Gal, ils ont un style de dessin si particulier que je ne vois personne prendre la suite. Il y a des BD qu'on peut décliner: Exterminateur 17, par exemple, car le personnage est plus le important,  même si il y a Bilal derrière... Mais Poïvet est indéclinable, c'était un maitre.

L'illustrateur Raymond Poïvet, décédé en 1999.

Vous avez sûrement songé à adapter une de vos BD sur grand écran?
Oui, mais c'est une sale histoire, parce que ça n'a jamais abouti. Guillermo Del Toro  a eu un moment de l'intérêt pour Les armées du conquérant, mais ensuite il m'a dit que c'était infaisable.
Tsui Hark a été interessé aussi, et Ricardo Freda, mais il était déjà agé...

Ah oui, que des grands...
Le pire, ça a été pour Exterminateur 17, j'avais donné une option à Michael Mann (Heat, Collateral ou encore Manhunter)... J'avais beaucoup aimé ces premiers films. Il a fait un bide avec La forteresse noire, puis est parti créer la série Miami vice, bref la non plus ça n'a pas fonctionné..
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Enki Bilal aux dessins, JP Dionnet au scénario pour cet Exterminateur 17 (1989)

Le cinéma et la BD sont deux arts inventés à peu près à la même époque et souvent proches dans leur narration visuelle. Alors comment expliquez vous que les adaptations de BD en film soient si souvent ratées?
Les licences de superhéros cartonnent. Mais elles sont là pour faire vendre des jouets. Et puis ils ont des budgets faramineux, ce sont des jeux vidéo en vraie image... C'est pas inintéressant d'ailleurs.
A un moment, un éditeur m'avait demandé de travailler sur un livre sur les superhéros, tous les superhéros (les Turcs aussi)... J'ai dit Ok, mais est ce que je peux donner mon avis sur la qualité de certains, parce qu'il y en a des très mauvais. Il m'a répondu "c'est pas possible, il faut faire un livre consensuel, et dire du bien de tous"... Alors on a laissé tombé, car il y en a que je détestais. Et comme je ne sais pas mentir... Je l'ai fait une ou deux fois lors de prestations télé et ça a été une catastrophe, j'ai reçu des lettres d'insultes me disant "Mais ça ne va pas de défendre ça!!!". Je l'ai payé cher sur le moment.
Pour revenir aux adaptations réussies de BD, j'ai un faible pour Barbarella qui est pas mal (même si ça s'éloigne de la BD originelle). Et Danger Diabolik  de Mario Bava, très bien aussi...

Barbarella (1968) de Christian Vadim avec Jane Fonda.

Il y a eu, aussi, un Astérix très réussi, celui de Chabat. Par contre son Marsupilami était, lui, à moitié réussi (car, à partir du moment ou on le voit à l'image, ça se gâte...  c'est le même problème que dans Alien d'ailleurs...).
Les vieux fourneaux aussi. A la base la BD ne me fait pas sauter en l'air, mais c'était pas mal.
Par contre le Valerian de Luc Besson est un ratage total. Laureline est censée être intelligente et très belle et ce n'est pas le cas et Valérian qui est plutôt un idiot dans la BD de Mézières, ne l'est pas dans le film. Donc là ça nivelle par le bas... Je ne sais pas pourquoi Besson a fait ça, mais bon je ne suis pas dans sa tête...

Valerian et la cité des mille planètes (2008). Un ratage artistique.

Fellini disait "si j'adapte Moebius (Jean Giraud, le dessinateur), il va me bouffer car il est trop grand pour moi".
Moebius, justement, avait réussit à créer un univers pour le film Tron. parce qu'il a eu les coudées franches.


Dessins de préparations fait par Moebius pour Tron (1979).

On dit souvent qu'il y a beaucoup d'emprunts de Georges Lucas à Moebius pour Star Wars. Mais vous, vous avez dit que Lucas était encore plus fasciné par l'univers de Druillet... Vous le pensez?
 Il y en a pas mal à Jean Claude Mézières aussi (comme on peut le voir ci dessous N.D.L.R).


Mais effectivement, celui qui fascinait totalement Georges Lucas, c'était Druillet. Le sabre laser c'est une idée "Druilleteuse", le personnage de Dark Vador aussi.
Moebius était le prolongement de la BD traditionnelle et Druillet c'était le prolongement de tout. A un moment c'est lui qui a rendu Moebius possible. Ils ont été très amis puis ils sont devenus concurrents au fil du temps.
Et ils ne se sont jamais réconciliés?
Non, hélas.
Quand on a crée Les Humanoïdes associés, on était tous très proche.On partait en vacances ensemble. On a lancé "Metal Hurlant", un magazine qui s'est exporté aux USA sous le nom de "Heavy Metal". Jean Giraud (Moebius) a aidé Philippe Druillet à s'améliorer sur les perspectives, les points de fuite. Druillet avait un univers cohérent mais il était moins bon en dessin et Moebius n'avait, lui, pas d'univers.
Mais ils sont éloignés. Quand j'en parlais à Jean, il me disait qu'il n'avait pas le temps. Et ensuite, quand j'en parlais à Philippe Druillet, il  me répondait "Ok Jean Pierre, si tu y tiens, mais bon je n'en ai pas trop envie."
Et au final, ça ne s'est jamais fait.

 Jean Pierre Dionnet, Bernard  Farkas, Jean Giraud et Philippe Druillet: Les Humanoides associés

Après la BD, parlons maintenant télé et encore cinéma bien evidemment.
Début des années 80, avec votre complice Philippe Manœuvre, vous animez "Sex Machine", dans le cadre des "Enfants du rock". Le principe de cet OVNI: de la musique entrecoupée de sketchs "très cinématographiques". Est ce que ça vous a donné l'envie de faire du cinéma ensemble?
Tout à fait, on a eu plusieurs projets. Le premier c'était avec Fechner (le producteur des Charlots): l'histoire de deux imbéciles, chauffeurs de taxi, qui investissent tous les soirs la boîte de nuit chez Castel.
Le film aurait du s'appeler... Taxi.

Philippe Manœuvre et Jean Pierre Dionnet au temps de Sex Machine dans Les enfants du rock.

Mais bon, Manœuvre avait abandonner ses velléités de jouer bien. Il avait atteint ses limites.
Quand à moi, je pouvais être bon uniquement si j'avais un comédien de talent en face de moi, comme Farid Chopel.Individuellement, un peu plus tard, c'est Abel Ferrara (Bad lieutenant, King of New York), qui m'a proposé un rôle de méchant (un maquereau sadique N.D.L.R), dans un film qui devait se tourner à Marseille. J'aurais eu comme partenaire Willem Dafoe. Je suis sur que je n'aurais pas été mauvais face à un tel comédien. J'ai besoin d'avoir un mec plus fort que moi pour tenir le choc. Dommage, ça ne s'est pas fait.

Willem Dafoe et Abel Ferrara au Festival de Cannes.

Le réalisateur Pascal Thomas (Celles qu'on a pas eues, Mon petit doigt m'a dit) m'a proposé plusieurs fois de participer à l'un de ses films. Le projet le plus sérieux, c'était Mercredi ou la folle journée (2001) une comédie sur les relations père/fille. Pascal Thomas m'avait demandé d'être moi même car il avait remarqué mon incapacité à gérer mes enfants. Mais TF1 l'a menacé de retirer ses billes si j'obtenais le premier rôle. Et finalement, c'est Lindon qui l'a fait. Et c'était pas mal. Peut être que je me serais bien débrouillé, j'aurais toujours un regret.
L'affiche du film de Pascal Thomas.

J'ai joué dans deux courts métrages, mais je suis un peu "traqueur". J'oubliais mon texte, je ne savais plus ce que je faisais et comme en plus, je n'allais pas très bien à ce moment là...
Il y a eu Chabrol aussi qui a souvent pensé à moi, mais finalement, il n'a jamais trouvé le rôle adéquat.
En fait, on me voyait toujours dans des personnages de méchant, un peu "à la James Woods".
Ah oui, sacrée référence...
Oui, car à part Pascal Thomas, personne ne m'imaginait "en gentil". Ca me troublait. Quand j'en ai parlé à mes filles, elles m'ont dit "Ils ont raison, tu peux faire super peur"
Et c'est vrai, j'avais ce "coté James Woods", un peu quand je souris, la bouche fermée. Quand il a ce rictus, comme il a devant ce pauvre De Niro dans Il était une fois en Amérique, on comprend qu'il prépare un mauvais coup.  Plus jeune, il m'est arrivé une ou deux fois, à Los Angeles, qu'on me confonde avec lui. Et je n'en étais pas peu fier.
Et on Asie, on m'a pris pour Polanski
James Woods, j'adore, immense acteur. Malhreusement, il n'a plus très bonne réputation aux USA.
Ben, il est un peu fou. Et comme il n'a plus envie de faire grand chose, il va dans la provoc, il n'en a plus rien à foutre. Il s'est "auto torpillé"...
James Woods, un des plus grands acteurs de ces 50 dernières années.

On parlait musique avec "Sex machine"... Continuons. Il y a un autre mariage pas très heureux, c'est le rock et le cinéma. Mick Jagger ou David Bowie ont toujours fait des prestations moyennes dans leurs films, sans parler de la carrière cinématographique du King...
Bowie peut être bon parfois. Jagger, lui, n'est bon que dans Performance. En même temps il joue quasiment son propre rôle dans ce film. Par contre, sa prestation dans Ned Kelly est catastrophique!

Et Sting, catastrophique aussi dans le Dune de David Lynch, et horrible quand il joue avec Jennifer Beals, dans ce pseudo film d'horreur La promise.

Y'a un mec que je déteste en musique, mais qui s'est révélé très bon acteur, c'est Phil Collins.

La carrière d'Elvis au cinéma, c'est autre chose. Il est pas mal dans le Curtiz: Bagarre au King Creole. Et aussi quand il interprète le boxeur Kid Galahad dans Un direct au cœur. Après j'aime bien ses films pour les chansons ou le coté dégénéré de la Trilogie Hawaienne.

Récemment j'ai vu Charro,un des derniers films qu'il a tourné, et il semble endormi du début à la fin...
Oui, mais finalement ça lui va pas mal! On sent le mec en retenue. Evidemment, on aurait préféré qu'il soit un peu plus à fond.
Le Colonel Parker en avait décidé ainsi : le faire tourner dans ce genre de films légers.
Quand Elvis devient boxeur, c'est pour Un direct au cœur (1962)

C'est dommage, car au milieu des années 70, Barbra Streisand avait le projet de tourner le remake de A star is born et de lui proposer la vedette. Ca se fera plus tard avec Lady Gaga et Bradley Cooper...

Puisque nous sommes dans les films musicaux, quel est le plus grand pour vous?
Graine de violence, d'après le bouquin d' Evan Hunter. Je me rappelle des scènes avec Sal Mineo et tous les petits voyous qui arrivent. Et quand le prof (joué par Glenn Ford) amène ses disques de jazz pour faire la paix avec ses élèves et qu'ils les détruisent. C'est très rock'n roll tout ça. Le premier film punk, en fait!
 Graine de violence (1955)A gauche Vic Morrow et a droite Glenn Ford

Je suis toujours sidéré quand j'entends mon ex-complice mais néanmoins ami: Philippe Manœuvre citer West side story. Pour moi c'est le contraire d'un film rock, c'est plus une version moderne de Romeo et Juliette. Mais bon, c'est son droit. En fait quand on doit citer les meilleurs films de sa vie, ça peut changer tous les jours, suivant son état ou son humeur.
Manoeuvre et Dionnet.

Pour rebondir la dessus, vous avez cité dans vos films préférés, des grands classiques comme L'aventure de Mme Muir, Comme un torrent ou encore Lawrence d'Arabie. Je vous voyais plutôt choisir des films bis...
En fait, je suis un peu dégoûté du Bis, surtout depuis qu'il a gagné et que c'est devenu une mode. Je regrette qu'on n'emmène plus les gens en salle voir les classiques obligatoires. Et je suis comme Zorro, je me mets toujours du côté du plus faible (rires), donc je défends les classiques.
En fait, il y a eut une inversion des valeurs. On peut remplir des salles avec du Carpenter (Carrie, Halloween, Vampires ), mais emmener les gens voir du Guitry, c'est compliqué.
Alors vive Fellini et vive Ingmar Bergman, parce que j'en ai marre d'entendre crier "Vive Dario Argento".
Belle photo de famille avec Ingmar Bergman

Donnez moi un film que vous trouvé surestimé?
C'est compliqué ça, car j'ai tendance à oublier ce que je n'aime pas. Mais sinon, tout Larry Clark, c'est une escroquerie (Ken park ou Kids). Ce qui l'intéresse, c'est de montrer des jeunes gens à poil ! Comme avec Michael Haneke, il y a une différence entre "les films qu'ils promettent" et le produit fini. C'est de l'exploitation qu'on regarde en jabot de dentelle avec une coupe de champagne à la main. Tout ce que je déteste.
Et un réalisateur sous estimé, qu'il faut réhabiliter?
Norman Jewison qui changeait de genres tout le temps. Son  Rollerball va préfigurer les Mad max et compagnie.
James Caan dans le seul vrai Rollerball (1975), celui de Norman Jewison

Pareil pour Robert Wise qui, d'un film à l'autre, peut passer de La maison du diable à La mélodie du bonheur.
Le seul qui s'était autoproclamé maitre de procéder comme ça, c'était Stanley Kubrick. Une fois il décide de faire le péplum ultime, puis le film d'horreur ultime, puis le film guerre ultime. Mais bon, Robert Wise l'a fait avant lui.

Y'a t'il un projet qui n' a jamais vu le jour, que vous regrettez de n'avoir jamais vu, comme le Megalopolis, par exemple de Francis Ford Coppola?
Pas vraiment, puisque  nous ne connaitrons jamais la valeur de ce que ça aurait pu donner...
Coppola est assez irrégulier, il alterne les films bons films et les moyens.
Disons, qu'il y avait un scénario de Lynch intéressant, l'histoire d'un gamin qui après avoir mis sa main dans une prise électrique pouvait passer dans d'autres dimensions.
On peut plus facilement se permettre à rêver sur des films inachevés, parce là, 'il existe des images, comme le I, Claudius de Joseph Von Sternberg ou j'aurais voulu en voir plus.
Merle Oberon et Charles Laughton (à droite du lit) sur le tournage explosif de I Claudius (1937)

Mais bon, le cinéma, c'est une loterie: suivant qui joue, qui produit, qui réalise et bien sûr en fonction de l'ère du temps.
Par contre, Orson Welles, je me foutais de ses projets inachevés.
Et même pour La soif du mal, alors que Charlton Heston l'avait imposé comme réalisateur, il quitte le plateau avant la fin du tournage, et ne participe pas au montage.  Heston encore, qui chaque jour écrivait sur la journée de tournage : "C'est une catastrophe, Welles nous a laissé 3 feuillets et il s'est barré". Alors quand on dit qu'il y a des films d'Orson Welles qui ont été massacrés, il n'avait besoin de personne pour le faire. 

Vous avez toujours admiré Richard Widmark (que vous avez rencontré à plusieurs reprises), cet immense acteur de western, mais pas que...
Oh oui, immense. Alamo, par exemple ou il joue Jim Bowie à coté de John Wayne en Davy Crockett. Aucun des deux ne tire la couverture à lui. Même l'Anglais qui joue Travis est bon! (Laurence Harvey, N.D.L.R).
Richard Widmark dans Alamo (1960) de et avec John Wayne

Un autre grand, avec une personnalité complexe, c'est Robert Mitchum...
Oui, un grand aussi! Bon à un moment l'alcool le rattrape. Mais sa "de la cool attitude" c'était quand même une posture. Jeune, il a travaillé en usine mais qu'il commençait à devenir aveugle, et que son médecin lui dit: "C'est psychosomatique, trouvez un autre métier". Ca prouve qu'il n'était pas si cool au départ. Donc il a arrête ce boulot pour se diriger ensuite vers le métier d'acteur.
Son passage à la frontière ou il se fait chopper avec de la maryjuana... Il parle d'un coup monté par le studio de production pour le faire passer pour un "bad boy".
Et après, il se crée ce personnage de mec cool.
Au bout du compte il va détruire cette coolitude dans Les nerfs à vif, ou il est terrifiant (De Niro dans le remake à coté, c'est rien).
Mais à la fin de sa carrière, il n'est plus cool du tout, il est endormi, avec ses paupières comme ça, mi closes.
Mitchum au sommet dans Les nerfs à vif (1961) de Jack Lee Thomson

Et Yakuza qui allie le Japon et Mitchum, je me dis que vous avez du aimé?
Oui j'adore. Attention il y a encore des très grands films vers la fin.
Mais il préfère tourner tout le temps, et il est irrégulier. Comme disait Michael Caine:" je n'ai jamais refusé un film de ma vie quand j'avais le temps"... C'est une manière de fonctionner, mais ça ne marche pas tout le temps.

Oui et Caine disait répondait aussi à la critique "Vous n'avez peut être pas aimé Les Dents de la mer 4, mais moi, en tout cas, ça m'a payé une belle maison... "
Et dans les acteurs plus récents, qui aimez vous?
En ce moment , comme j'ai retrouvé tous mes DVD, je me refais une intégrale Denzel Washington. Je ne me souvenais pas bien des premiers films qu'il a fait (à part les Spike Lee), et il n'est pas encore sur de lui dans un film comme L'affaire pélican avec Julia Roberts.

Super acteur, je l'aime beaucoup aussi, même si il joue toujours un peu le même personnage à travers ses films d'actions. Ca reste très bon comme Equalizer, par exemple...
Equalizer le premier, car le 2iè c'est le même. Alors ça, ça m'a fait chier.
Pour moi il atteint des sommets avec American gangster ou encore Man on fire , que je trouve prodigieux.
 Dans Equalizer, pensant qu'il tient encore une bonne forme physique, il fait son John Wick à lui Il a tous les droits, c'est Denzel ! Et je pense que ce sera sa dernière licence.

Washington joue Robert Mc Call: L'Equalizer (2014 et 2018)

Il est pour moi l'acteur le plus important de de ces 20 dernières années, non pas parce qu'il est noir, mais parce qu'il s'est rebellé contres les rôles de gentil à la Spike Lee qu'on lui donnait. Il a tourné casaque, a gueulé en réclamant de pouvoir incarner des maquereaux ou des voleurs. Et il a commencé a jouer des ordures (Training day).
Un film comme Flight, fait par un éléphant niveau mise en scène, fonctionne admirablement bien. Quand, il ouvre la porte du mini bar de la chambre d'à coté, on se dit "oulala, il replonge".
Evidemment , y'a d'autres acteurs que j'aime , mais Denzel, il m'a eu avec son drôle de sourire triste.
Un de ses films les plus aberrants, c'est Out of time. Ca ne tient pas la route une seule seconde. Il est pris dans une telle machination que c'est impossible de s'en tirer et finalement si!

Quand Eva Mendes a toutes les preuves contre lui et qu'elle décide quand même de l'épouser, c'est du n'importe quoi... mais qu'est ce que c'est agréable à regarder! Et en plus il y a un retournement de situation totalement incroyable à la fin, un peu comme dans Quand les aigles attaquent...
La classe de Washington + le charme d'Eva Mendes dans Out of time (2003) de Carl Franklin
Fin de la première partie.





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